Avez-vous déjà fait du pain ? Non ? Alors, venez, entrez dans ma cuisine, regardez et humez.
Il y a, la levure avec son odeur un peu surannée, un peu rance, il a le sucre, très peu, il y a le sel une pincée, attention, toute petite la pincée et puis, il y a la farine, blanche, fine, douce, qui à l'eau claire, limpide et tiède, se mélange, une fois dans un sens, une fois dans l'autre, doucement, doucement, et puis un peu plus vite, un peu plus fort, tranquillement sans la martyriser, la pâte est alors lisse, souple, élastique. Maintenant, elle va se reposer, comme le chat au coin du radiateur, bien à l'abri des courants d'air, sur une surface légèrement fariner, recouverte d'un linge immaculé.
Le pâton bouge, grossi, se soulève, c'est le moment de l'enfourner et c'est là que commence la période -insupportable- de la cuisson.
Patience, patience, prenez une chaise, installez vous devant le four, sentez la douce chaleur, regardez ce pain qui passe du blanc au blond puis au caramel et enfin au brun clair, humez l'odeur de la pâte qui devient mie puis enveloppe alléchante et parfumée.
L'instant tant attendu est arrivé, le pain est sorti du four, tout chaud, tout croustillant.
Après l'avoir pétri, façonné, fait lever amoureusement, vous pouvez le manger passionnément.
Le 12.12.2005 - Brigitte Gueunier - Plume Fragile